Vols et recel de motos au Port : les cinq prévenus condamnés

Les cinq individus ont été condamnés à des peines allant de huit mois avec sursis à cinq ans, dont un avec sursis probatoire.

Le groupe de délinquants se livrait à des vols de véhicules et d’objets, en particulier des motos et des scooters sur les secteurs de Saint-Paul, La Possession et La Saline. Ils modifiaient et revendaient les véhicules dérobés en pièces détachées ou complets.

Les enquêteurs ont regroupé différents vols affectant une trentaine de victimes au total. Les objets volés incluaient des motos de marques telles que Peugeot Speedlight 125, T-Max, BMW 1200 GS, ou Piaggio NRG, ainsi que des effets personnels provenant de vols à la roulotte et des consoles de jeux volées dans un magasin Cash Converters.

Le groupe de dalons utilisaient illégalement un local technique de la Semader, situé à proximité du domicile de l’un d’entre eux, Yohan Chamant, désigné comme le chef du groupe, pour rassembler et revendre les véhicules trafiqués.

Les cinq prévenus ont un profil particulier :

• Yohan Chamant, au casier judiciaire chargé, a nié en bloc les faits, prétendant n’avoir commis qu’une infraction mineure. Il écope d’une peine decinq ans dont un avec sursis et mandat de dépôt
• Jean-Alexandre Moutoussamy, beau-frère de Chamant, était apparemment spécialisé dans les motos de plus grosses cylindrées et aurait agi sous pression de Chamant. Sa peine a été fixé à trois ans dont 18 mois avec sursis et mandat de dépôt.
• Les trois autres prévenus avaient des rôles subalternes et ont partiellement reconnu les faits qui leur étaient reprochés. A. T. écope de huit mois avec sursis, K. T. 12 mois avec sursis et J. T. deux ans dont un avec sursis, avec une possibilité de peine aménageable permettant de travailler.

Chamant, présenté comme le plus endurci, a nié être le chef du groupe et a soutenu ne pas avoir participé aux vols de véhicules. Il a également nié avoir changé la serrure du local ou en détenir la clé, reconnaissant seulement être apparu à visage découvert sur une photo prise lors d’un des vols.

« Les prévenus ne respectent rien. Ils n’ont pas hésité à instrumentaliser des mineurs pour alimenter leurs faits, ils n’ont aucun état d’âme par rapport au respect de la propriété d’autrui et ils représentent un danger pour la société en se livrant à la revente de véhicules qui peuvent représenter un risque majeur pour les autres usagers de la route ». Antoine Tur, substitut du procureur

Le ministère public, représenté par Antoine Tur, a souligné que les cinq accusés ont organisé et participé à un véritable trafic, avec Yohan Chamant comme pierre angulaire, notant que Chamant était un récidiviste notoire. Il a exprimé son indignation face au comportement de certains prévenus et de membres de leurs familles qui ont ri pendant l’instruction du dossier. Le magistrat a souligné que les prévenus ne respectent rien, utilisant des mineurs pour leurs activités criminelles, et représentant un danger pour la société en revendant des véhicules pouvant poser un risque majeur pour les autres usagers de la route.

Antoine Tur a également relevé qu’un des complices a été soumis à des pressions de la part de Chamant pendant les explications. Les avocats de la défense ont quant à eux argumenté que malgré la volumétrie du dossier, il manquait de preuves convaincantes, notamment des relevés d’ADN, des écoutes et bornages téléphoniques, ainsi que des empreintes palmaires.