C’est un problème qui se pose régulièrement à la Réunion, notamment durant la nuit ou pendant le week-end : l’obtention d’un certificat de décès par le médecin. Difficile en effet de trouver un médecin durant ces moments là pour avoir un certificat de décès. Plusieurs élus de la Réunion sont plus d’une fois montés au créneau sur ce dossier. Parmi eux, le conseiller départemental René Sotaca (voir article ci-dessous). Le message de ce dernier ainsi que sa collègue Sarah Assama du conseil municipal de Sainte-Suzanne avait été porté jusque dans l’hémicycle du Département. Une motion avait été votée par la collectivité. Lors de la venue de François Braun, ministre de la Santé à la Réunion, Cyrille Melchior, président du Département a posé ce sujet sur la table. Son message n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Ce mercredi 3 mai, sur France Inter, le ministre de la Santé a annoncé que pour alléger les médecins, le gouvernement va mener cette expérience durant trois ans, à savoir confier aux infirmiers libéraux la tâche de pouvoir délivrer des certificats de décès « dans les prochaines semaines ». La Réunion fera partie des quatre régions françaises d’expérimentation. Le ministre l’a confirmé sur France Inter. Les infirmiers libéraux bénéficieront prochainement « d’une formation complémentaire » afin de leur permettre « de signer des certificats de décès »
Cyrille Melchior obtient la délivrance des certificats de décès par les infirmiers
Emmanuel Séraphin : « une expérimentation très attendue à la Réunion »
Le maire de Saint-Paul et président du TCO se réjouit de cette annonce faite par le ministre de la Santé.
Rendons à César ce qui appartient à César : ce problème de délivrance de de certificat de décès par des médecins durant le week-end ou la nuit ne date pas d’aujourd’hui. C’est un problème qui perdure. Plusieurs élus sont montés au créneau à ce sujet. Parmi eux, René Sotaca, conseiller départemental de Sainte-Suzanne et une de ses collègues du conseil municipal de la même commune, Sarah Assama, infirmière libérale de profession (photo ci-dessous). Nous les avions rencontré sur le site du Bocage, il y a près de 3 ans, déjà.
Voici l’article que nous publiions sur ce sujet à cette époque :
« A la douleur des familles s’ajoute la galère pour obtenir un certificat de décès ! »
« Heureusement qu’il y a Radio Free Dom… », observent les deux élus réunionnais qui ont décidé de monter au créneau et d’interpeller aussi bien le Département que l’Etat afin de mettre fin à ce problème relatif à la délivrance tardive de certificat de décès, faute de médecins disponibles. René Sotaca, conseiller départemental de Sainte-Suzanne et Sarah Assama, élue au conseil municipal de cette commune de l’Est tentent de tout faire pour soulager la souffrance des familles réunionnaises qui, malheureusement, sont de plus en plus nombreuses à être confrontées à pareille situation lorsque survient un décès, notamment durant la nuit, ou bien le week-end ou encore en début de journée.
René Sotaca, jeune conseiller départemental à qui Maurice Gironcel a passé le relais, est un élu qui met un point d’honneur à rendre systématiquement visite aux familles endeuillées qui habitent à Sainte-Suzanne et même parfois dans les communes limitrophes. « J’y vais par respect aux familles qui ont perdu un ou une des leurs, j’y vais aussi pour voir si elles n’ont besoin de rien, d’une aide publique. Dans de telles circonstances, un soutien ne fait jamais de mal, au contraire », explique René Sotaca.
Sarah Assama, outre sa fonction élective de conseillère municipale (de la majorité) est infirmière libérale. Elle aussi se retrouve souvent aux côtés des familles qui pleurent la disparition d’un être cher. « Ces familles m’appellent car je suis infirmière. Le fait de m’occuper d’un des leurs, malade, fait que des liens s’unissent. Et lorsqu’il y a un décès, je suis parfois la première à être appelée. Je me rends aussitôt disponible pour donner le bain mortuaire et rendre le corps du défunt présentable pour la veillée. Un acte qui, je tiens à le rappeler, est gratuit car il faut savoir que dès lors qu’un malade ou qu’une personne en général meurt, sa carte vitale n’est plus opérationnelle », précise Mme Assama.
Y’aurait-il alors une relation de cause à effet au fait que les médecins ont du mal à se déplacer chez les familles pour délivrer le certificat de décès ? Les deux élus n’iront évidemment pas jusque là. Ils soulignent que « lorsqu’un décès survient le matin, et que le médecin traitant est appelé, ce dernier explique que son cabinet est rempli et qu’il ne peut pas laisser les malades livrés à eux mêmes. Il faut donc attendre que son cabinet se vide pour qu’il puisse se libérer. Ce qui fait que les familles touchées par un drame doivent parfois attendre plusieurs heures, voire parfois une journée ou une nuit entière avant d’obtenir un certificat de décès ».
René Sotaca et Sarah Assama insistent sur le fait que « sans ce certificat de décès qui ne peut être signé que par un médecin, les familles endeuillées ne peuvent rien faire avec leur mort. Idem pour les pompes funèbres. Les familles sont contraintes de laisser la personne décédée sur son lit, dans sa chambre. Impossible de l’installer dans le salon ou de l’emmener dans une salle funéraire pour la veillée mortuaire. Cette attente interminable, faute de médecins disponibles ou qui ne souhaitent pas toujours se déplacer, surtout la nuit ou le week-end, fait qu’à la douleur des familles meurtries vient s’ajouter la galère d’obtenir ce bout de papier. Une souffrance supplémentaire pour les familles concernées qui, parfois, en attendant la venue d’un médecin doit payer près de 300 euros aux pompes funèbres pour des soins de conservation de la personne décédée dont le corps peut déborder, les plaies peuvent saigner… », témoigne Sarah Assama.
Raison pour laquelle, conscients de cette situation intenable pour être souvent aux côtés de ces familles, les deux élus tirent la sonnette d’alarme. Le 24 juillet dernier, dans un courrier, le conseiller départemental René Sotaca avait attiré l’attention de Cyrille Melchior, président du Département sur cette problématique. Toujours aucune réponse quatre mois plus tard. En août, René Sotaca est intervenu en séance plénière au palais de la Source. Son intervention a été transformée en une motion votée à l’unanimité. Mais toujours pas de retour. Les deux élus qui ont également écrit au président de l’Association des maires de la Réunion (AMDR) et qui devraient très prochainement s’adresser aux parlementaires, demandent au président du Département et au préfet la mise en place d’un numéro vert avec la mise à disposition d’un médecin d’astreinte dans chaque commune ou micro-région pour la délivrance de certificats de décès surtout la nuit et le week-end. Seront-ils entendus ? A suivre !
Le combat a porté ce fruit puisque le ministre de la Santé vient de déclarer que la Réunion fera partie des territoires d’expérimentation pour la mise en place de ce dispositif.
6 commentaires
zabitants
Nos médecins contestent déjà la mesure, ce n est pas étonnant ils devraient leurs être imposés de se déplacer pour constater un décès sous peine de sanctions, faut il légiférer dans ce sens?
zabitants
Nos médecins contestent déjà la mesure, ce n est pas étonnant ils devraient leurs être imposés de se déplacer pour constater un décès sous peine de sanctions, faut il légiférer dans ce sens?
Djaime
Un infirmier n’est pas un médecin. Ça va être la « fête « au faux certificat.
Reunionnaise
On prend.le.risque faute de mieux
SJB101
il était temps avec ses docteurs sois disan proche de la famille et qui connaît que la carte vital dans les cabinets,mais quand il s’agit de se déplacé le soir ou les week end pour un certificat de décès ça ne les intéressent plus puisque vous ne lui rapporte plus rien, demerde toi ce sont des hypocrytes ,vous croyez qu’il en n’a a foutre de votre mort eh ben non
SJB101
il était temps avec ses docteurs sois disan proche de la famille et qui connaît que la carte vital dans les cabinets,mais quand il s’agit de se déplacé le soir ou les week end pour un certificat de décès ça ne les intéressent plus puisque vous ne lui rapporte plus rien, demerde toi ce sont des hypocrytes ,vous croyez qu’il en n’a a foutre de votre mort eh ben non