Murielle Sisteron est avocate de profession, encartée à « LR » nationale. Elle a été candidate aux dernières élections législatives dans la 1ère circonscription de la Réunion (Saint-Denis), remportée par le socialiste Philippe Naillet. Murielle Sisteron serait vraisemblablement candidate aux prochaines municipales à Saint-Denis. Elle vient d’adresser une lettre ouverte à Gabriel Attal, ministre de l’Education nationale. Une lettre intitulée ironiquement : « simulation de situations de handicap dans les écoles maternelles de Saint-Denis, l’école du bonheur ou l’école de la honte ? ». Voici le contenu de son courrier adressé au ministre :
« Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale,
Monsieur Gabriel ATTAL,
Vous voilà annoncé en visite sur notre île, où nous vous attendons le cœur lourd, mais de pied ferme.
Parent d’un élève en école maternelle sur la commune de Saint Denis, je tenais à me faire le porte-voix des parents et enseignants dionysiens et vous faire part du désarroi des concitoyens qui ont fait le choix de l’École de la République, publique, gratuite et égalitaire.
Dès votre arrivée, vous vous prêterez sans doute à l’exercice de la visite d’une école, pourquoi pas dionysienne, où vous rencontrerez comme à l’habitude des enseignants trop souriants pour être heureux et des élus trop satisfaits pour être honnêtes. On vous recevra, on vous sourira et vous vous entendrez dire qu’en matière d’éducation, tout est fait pour la réussite des élèves. Qu’importe si l’action présentée se résume à deux cartons de jeux de sociétés distribués dans les écoles, accompagnés d’un slogan mièvre de type “ l’école du bonheur”.
J’aimerais vous faire connaître la situation réelle des petits écoliers d’une école maternelle de Saint-Denis. Savez-vous, Monsieur le Ministre, que certains parents sont mis sous pression pour faire reconnaître leur enfant comme étant en situation de handicap alors qu’ils ne le sont pas ?
Savez-vous, Monsieur le Ministre, que certains d’entre nous sont incités, pour ne pas dire contraints à déposer un dossier à la MDPH pour “ aider” l’école à qui la mairie ne donne pas de moyens pour faire fonctionner les classes ?
La situation est simple : la mairie n’embauche pas plus d’une tatie par classe, même si les besoins sont plus grands lorsque les classes sont inclusives, ce qui est le cas à Saint-Denis où il est bon de voir des enfants malentendants ou hyperactifs fréquenter des classes de maternelles classiques. La raison de ce manque de personnel ? “ Le programme politique de la maire”. C’est en tout cas ce que l’on m’a répondu lorsque j’ai demandé à ce qu’on me présente l’arrêté ou la délibération rendant cette position si intangible : “ Il faut relire le programme de la maire, c’était écrit dessus : « une classe, une tatie » ! ” m’a-t-on fièrement ânonné.
Puisqu’ils ne peuvent pas compter sur la municipalité, les enseignants et directeurs d’école se rabattent sur une fausse bonne idée qui consiste à demander aux parents des enfants “qui ravagent” de remplir un dossier MDPH. Dossier qui vise, pour votre parfaite information, à faire reconnaître administrativement un handicap chez l’enfant. Si l’enfant est admis comme étant en situation de handicap (ce qui semble, selon certains, ne dépendre que d’un coup de fil à la bonne personne …), il sera pourvu d’un AESH, personnel qui a la particularité d’être rémunéré non plus par la mairie mais… par votre ministère, le ministère de l’Éducation nationale. Personne n’est dupe cependant, vu que les écoles ne s’embarrassent plus de faux semblants : en réalité, cet AESH fera fonction de tatie ordinaire pour toute la classe. C’est ainsi que les directeurs d’école de Saint Denis sont obligés de procéder pour compenser le
désinvestissement de la mairie.
Monsieur le Ministre, je suis parent d’élève et, de surcroît, avocate de profession, ce qui m’a permis de défendre mon enfant sans baisser les yeux, face à un inspecteur d’académie ou une directrice d’école. Mais qu’en est-il des autres parents ? Pensez-vous, Monsieur le Ministre, que les mères résidant en France par la grâce d’un titre de séjour peuvent se permettre de défendre leurs enfants avec autant d’ardeur que moi ?
Combien sont-ils, ces parents qui se sont sentis obligés d’aller déclarer leur enfant comme étant en situation de handicap pour ne pas avoir de problème ? C’est la question que je me pose, Monsieur le Ministre et que je vous demande de poser à vos équipes, puisque vous êtes représentant et, a priori, défenseur de l’école républicaine, du mérite et de l’égalité ; des valeurs gravement obérées par certaines collectivités.
Il m’a été annoncé, à la fin de la dernière année scolaire, que la mairie de Saint-Denis n’entendait pas pourvoir les classes de grande section de taties. Il aurait en effet été estimé qu’à 4-5 ans et alors que les classes comptent au mieux 27 élèves, chaque enfant était suffisamment grand pour manger, s’endormir, s’habiller pour les activités et aller aux toilettes seul. Je vous informe que dans certains établissements, la cantine et les dortoirs sont situés à l’étage, ce qui requiert une vigilance particulière durant la pause méridienne.
Je vous informe également qu’au cours de l’année qui s’est achevée, des enfants ont été retrouvés à errer dans la rue entre les voitures, ramenés par des passants ou des commerçants, sans qu’aucun personnel ne se soit rendu compte de leur absence. C’est sur ce point précis, Monsieur le Ministre, que je requiers votre action, mue non pas par une quelconque défiance envers votre ministère, mais par la vive inquiétude que m’inspire le sort des enfants qui fréquentent l’École de la République.
Si les crédits alloués par l’État ont été suffisants pour que toutes les écoles soient dotées selon leurs besoins, je vous remercie par avance de nous le faire savoir. Nous vous écouterons, nous vous lirons avec attention durant votre passage et nous saurons ce qu’il convient d’en déduire.
S’il s’avère au contraire que les efforts de l’État ont été insuffisants, au point de générer des situations aussi injustes, considérez la présente non pas comme une requête, mais comme une supplique.
Je sollicite, Monsieur le Ministre, votre intervention pour la cause de nos enfants (autrement dit, pour l’avenir de notre République), qui, vous l’admettrez, sont bien trop jeunes pour être les victimes collatérales de politiques sans état d’âme.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma très haute considération ».
9 commentaires
Zenfoutssa
Le Petit nain du journalisme se sent enfin investit d’un quelconque pouvoir ! Mdr
Bolo
Donc son gamin est un gros perturbateur intenable !
Ben oui
En grande section aucune loi n oblige a avoir une tatie donc …
Enfin il parait qu enseignant c le plus beau metier du monde pourtant on a du mal a recruter
Ridicule
Ridicule. Il n y a aucune obligation a mettre une ATSEM par classe même si il y a un réel besoin. Le professionnel auprès de l enfant porteur du handicap, c est l AESH recruté par le rectorat après un dossier déposé à la MDPH. Madame vous vous faites honte en montrant votre méconnaissance totale…
Patrice
Plus jolie qu Érika
Ahlala
Quel argument !
josepha
c’est de la triste réalité enfin il ya quelqu’un qui dévoile toutes les magouilles
josepha
c’est de la triste réalité enfin il ya quelqu’un qui dévoile toutes les magouilles
Cossassa
Toute cette histoire où y a pas assez de main d œuvres dans les écoles communales est vrai par contre aller chercher d autre moyens pour y parvenir pour avoir des personnes supp ça sert à rien ils e’ ont dans des bureaux surbooker de gens à ne rien faire, glander, faire la belle, discuter, pourquoi ne pas les placer pour aider ces maîtresses, directeur etc
Cossassa
Toute cette histoire où y a pas assez de main d œuvres dans les écoles communales est vrai par contre aller chercher d autre moyens pour y parvenir pour avoir des personnes supp ça sert à rien ils e’ ont dans des bureaux surbooker de gens à ne rien faire, glander, faire la belle, discuter, pourquoi ne pas les placer pour aider ces maîtresses, directeur etc