Face aux inégalités femmes-hommes, les acteurs de l’entrepreneuriat et de l’insertion professionnelle à La Réunion se mobilisent

Signature de la Convention de Partenariat 2023-2024 pour la mise en œuvre du Plan d’Actions Régional en faveur de l’Entrepreneuriat Féminin (PAREF) à La Réunion Jérôme Filippini, préfet de La Réunion, Huguette Bello, présidente du conseil régional de La Réunion, Béatrice Sigismeau, vice-présidente du conseil départemental de La Réunion, Jean-Marc Battigello, directeur océan Indien et Pacifique de Bpifrance et Imran Issa, directeur général de la BNP Paribas Réunion, ont signé la Convention de partenariat 2023-2024 pour la mise en œuvre du Plan d’Actions Régional en faveur de l’Entrepreneuriat Féminin (PAREF) à La Réunion, ce vendredi 10 février 2023.

Principe républicain et droit fondamental, déclarée grande cause nationale, l’égalité femmes-hommes représente un atout de développement, un moteur de croissance et un puissant facteur de lutte contre la pauvreté. Augmenter la participation des femmes à la création d’entreprise constitue un réel enjeu d’autonomisation et d’égalité réelle, particulièrement à La Réunion où les femmes sont davantage exposées à la précarité : seule 45 % des femmes de 15 à 64 ans sont en emploi en 2021 contre 53 % des hommes et 69 % de leurs homologues métropolitaines.

L’accord 2023-2024 vient renforcer la dynamique partenariale en place depuis 2014. Les chiffres de la dernière étude INSEE « L’entrepreneuriat féminin à La Réunion en 2018 » présentés en séance ce jour-même confirment d’ailleurs la force de la dynamique partenariale en place. Cette étude montre notamment que la part des femmes parmi les entrepreneurs est passée de 32 % à 37 % entre 2010 et 2018 ; soit un niveau désormais proche de la moyenne nationale (38%).

Également, le nombre d’entreprises créées et dirigées par des femmes ne cesse d’augmenter à La Réunion.

Les acteurs et actrices de la nouvelle convention ont choisi de se mobiliser autour de quatre axes majeurs :

  • L’accompagnement à la création, la reprise et au développement d’entreprises dirigées par des femmes ;
  • L’accès aux outils financiers ;
  • Le développement des actions dans les territoires fragiles (QPV et ZRR) et auprès des publics jeunes ;
  • La valorisation de l’entrepreneuriat des femmes par la sensibilisation et la communication ;
  • La formation : un outil au service des acteurs de l’écosystème entrepreneurial.

À l’instar des précédentes générations, une charte d’engagement permettra la mise en synergie des compétences de la pluralité d’acteurs et actrices constituant l’écosystème entrepreneurial réunionnais. Les signataires de la charte s’engagent à mettre en œuvre des actions visant à encourager la création et la reprise d’entreprises par les femmes sur le territoire.

ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE ET ENTREPRENEURIAT FÉMININ À LA RÉUNION : CHIFFRES CLÉS

À La Réunion en dépit de la dynamique impulsée par l’État et ses partenaires, publics, privés et associatifs, la précarité constitue un phénomène prégnant.

L’accès à l’emploi demeure plus difficile pour les femmes, davantage touchées par le chômage et la précarité. En effet, bien que les demandeuses d’emploi soient plus diplômées et qualifiées que les hommes, seules 42% des réunionnaises en âge de travailler, occupent effectivement un emploi en 2019, contre 51% des réunionnais et 63% de leurs homologues métropolitaines.

Par ailleurs, la mixité des métiers est plus faible qu’en métropole, à cet égard parmi les femmes inscrites à Pôle emploi, seulement 6% d’entre elles s’orientent vers des métiers liés à la construction ou au transport-logistique, contre 91% vers des métiers liés au service à la personne ou au commerce.

Les emplois occupés par les réunionnaises sont majoritairement moins qualifiés et plus précaires. 50% des femmes sont des employées et 28% d’entre elles travaillent à temps partiel, contre 13% des hommes.

Ces chiffres témoignent de la situation particulièrement fragile des femmes en matière d’égalité
professionnelle, exacerbée par l’existence de freins périphériques. La composition familiale, la
parentalité précoce, l’inégale répartition des tâches domestiques et la prégnance des violences
faites aux femmes sont autant de facteurs d’inégalités éloignant les femmes du marché de l’emploi.

À La Réunion, une femme sur cinq vit seule avec ses enfants et 61% d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté. De plus, une réunionnaise sur quatre a eu un enfant avant 20 ans, contre une femme sur vingt-cinq en métropole.

Enfin, dénoncées par de nombreux acteurs locaux, publics et privés, les violences envers les femmes constituent l’un des phénomènes de société les plus inquiétants à la Réunion qui enregistre un taux d’incidence 1,5 fois plus élevé qu’en métropole.

L’ENTREPRENEURIAT À LA RÉUNION SELON L’INSEE – LES CHIFFRES CLÉS

Dans le cadre du renouvellement de la Convention de partenariat pour la mise en œuvre du Plan d’Actions Régional en faveur de l’Entrepreneuriat Féminin à La Réunion, l’INSEE a mené une étude sur l’entrepreneuriat féminin à La Réunion.

Cette étude a permis de mettre en lumière les progrès réalisés en matière d’entrepreneuriat féminin sur le territoire de La Réunion.

Les créatrices d’entreprises en 2018 ont davantage d’atouts que les générations précédentes. Tout
d’abord elles bénéficient d’un niveau scolaire nettement supérieur, que ce soit vis-à-vis des réunionnaises en 2014 que des réunionnais en 2018.

Elles sont également plus nombreuses à bénéficier d’un accompagnement à la création ou à la reprise d’entreprise, ou bien encore de financements externes.

Aussi, elles sont plus présentes sur internet et l’ensemble des réseaux sociaux. Enfin, elles sont plus motivées par le fait d’être indépendante que les hommes. 66% d’entre elles, ont pour objectif d’assurer leur propre emploi, contre 54% des réunionnais.

Les résultats demeurent toutefois insatisfaisants, notamment lorsqu’on les compare à ceux que l’on retrouve en métropole. De fait, l’objectif de 40% de femmes entrepreneures fixé en 2013 n »est toujours pas atteint et des disparités géographiques et sectorielles subsistent.

A cet égard, les chiffres sont sans appel.

En effet, 9% des réunionnaises en emploi sont des entrepreneures contre 18%
des réunionnais en emploi.

Elles sont d’ailleurs davantage à exercer des professions libérales, plutôt qu’à être à la tête d’une entreprise, 43% contre 25% des réunionnais. Et lorsqu’elles se lancent, c’est souvent sous la statut de micro-entrepreneures.

En outre, il semblerait que les entreprises créées par des femmes sont légèrement moins pérennes que celles créées par des hommes. En moyenne, 54% des entreprises créées par des réunionnaises en 2014 sont encore actives 5 ans après, contre 58% pour les réunionnais.

Cela tient notamment au fait que les femmes entrepreneures sont généralement plus jeunes que les hommes entrepreneurs et moins expérimentés que ce soit vis-à-vis du monde professionnel que de l’entrepreneuriat.

Par ailleurs, trois secteurs d’activités rassemblent les trois quarts des femmes entrepreneures : le service aux ménages, la santé et le commerce.

Aussi, si les avancées réalisées sont indéniables, l’entrepreneuriat féminin n’est toujours pas épargné par les inégalités structurelles entre les femmes et les hommes et les stéréotypes de genre. Il est donc primordial pour lever les freins persistants, de poursuivre le déploiement d’actions d’accompagnement des entrepreneures tout en engageant des actions sur l’environnement entrepreneurial dans le dessein global de créer un écosystème favorable aux entrepreneures. C’est là tout l’intérêt de la Convention de partenariat pour la mise en œuvre du Plan d’Actions Régional en faveur de l’Entrepreneuriat Féminin 2021-2023.

LA CONVENTION DE PARTENARIAT ET LA CHARTE D’ENGAGEMENT POUR LA MISE EN OEUVRE DU PLAN D’ACTIONS RÉGIONAL EN FAVEUR DE L’ENTREPRENEURIAT FÉMININ

LA CONVENTION DE PARTENARIAT POUR LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN D’ACTIONS RÉGIONAL EN FAVEUR DE L’ENTREPRENEURIAT FÉMININ

Le PAREF 2021-2023 est le fruit d’un travail partenarial conséquent consacrant la volonté de promouvoir
l’entrepreneuriat féminin à La Réunion, et plus largement, de faire de l’égalité femmes-hommes une réalité.
En effet, promouvoir l’entrepreneuriat féminin participe à la lutte contre les inégalités entre les hommes et les
femmes, en permettant à ces dernières de s’émanciper. En outre cela favorise la croissance, l’innovation et le
développement du territoire.

Par ailleurs, il s’inscrit dans une dynamique de longue date visant à soutenir les femmes ambitieuses et
motivées.

De fait, depuis 2006, date du premier accord cadre national en faveur de l’entrepreneuriat féminin, l’État et la Caisse des dépôts, puis BPI France en 2019, travaillent main dans la main pour cette cause.

A La Réunion, la première convention a été signée en 2014 entre la préfecture, le Conseil régional et la Caisse des dépôts. Fort du succès rencontré par cette première édition, la coopération ainsi initiée a été reconduite en 2018, enrichie par les contributions de la BNP Paribas, pour une durée de deux ans. Cette année signe la troisième édition du PAREF, avec la participation nouvelle du Conseil départemental.

Depuis son lancement en 2014, le PAREF a permis de financer 29 actions, offrant ainsi la possibilité à de nombreuses réunionnaises d’être soutenues dans leur projet de création, de reprise ou de développement d’entreprise.

Plus globalement, la mobilisation autour du PAREF a porté l’idée de l’importance de la promotion de l’entrepreneuriat féminin, faisant de cette problématique un enjeu prioritaire et collectif.

Pour cette nouvelle édition, les partenaires financiers se sont engagés au titre de 6 axes prioritaires :

  • L’accompagnement à la création, la reprise et le développement d’entreprises ;
  • Faciliter l’accès aux outils financiers ;
  • Le développement des actions dans les territoires fragiles et auprès des publics
  • La valorisation de l’entrepreneuriat féminin ;
  • La formation : un outil au service des acteurs de l’écosystème entrepreneurial ;
  • Le suivi statistique et les études.

Outre ces axes, une communauté de 17 partenaires publics, socio-professionnels et associatifs s’est également engagée au travers de la signature de la charte d’engagements, à :

  • Valoriser l’entrepreneuriat féminin ;
  • Participer aux différentes réunions de suivi et d’évaluation du PAREF ;
  • Systématiser et déployer davantage d’actions d’accompagnement ;
  • Promouvoir l’accès aux outils financiers ;
  • Contribuer à l’observation et la connaissance de l’entrepreneuriat des femmes à La Réunion

La diversité et la pluralité des acteurs et actrices de l’écosystème entrepreneurial est un atout considérable dans la promotion et le développement de l’entrepreneuriat des femmes à La Réunion. Ainsi, Etat, collectivités locales, banques, structures d’accompagnement à la création/reprise d’entreprises, chambres consulaires, réseaux généralistes et féminins, organismes d’insertion sociale et professionnelle, instituts de statistiques, etc. présents à La Réunion mettent en synergie leurs ressources, formalisent et inscrivent durablement leur engagement à travers cette charte.

Ces engagements ont notamment vocation à se refléter au travers de l’appel à projets qui sera très prochainement lancé. En procédant par appel à projets, les signataires espèrent attirer davantage de porteurs de projets désireux de s’investir en faveur de l’entrepreneuriat féminin.

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1 commentaire

  • Et les pères séparés auxquels ola justice féministe n’accorde qu’un week-end sinur deux voire seulement un droit de visite médiatisée, elle est où l’égalité ? Les femmes ne veulent pas l’égalité, elles veulent dominer les hommes et faire preuve de supériorité, ce qui est très facile avec tout l’arsenal juridique que leur offre la justice, à commencer par prendre les enfants en otage lors des séparations où toutes sortes d’accusations fusent. Et puis mère isolée à la CAF, ça rapporte grave et ouvre droit d’office à un logement social surtout si on coche la case « victime de violences » alors là c’est le jackpot sans oublier la pension alimentaire ! Avoir des enfants et une pension alimentaire sans boug dans les pattes est le leitmotiv de beaucoup de femmes, alors arrêtez avec votre égalité femmes hommes, soyez honnêtes et votez plutôt pour la castration psychologique des hommes !