Maurice : Dépénalisation de l’homosexualité

La dépénalisation de l’homosexualité à Maurice, l’association « Requeer » a réagi au travers d’un communiqué :

« Une victoire contre l’héritage colonial, mais la lutte continue

C’est avec une profonde émotion et une immense joie que nous saluons la décision historique de la Cour Suprême de Maurice, qui a déclaré l’inconstitutionnalité de l’article 250 du Code pénal mauricien. Cette décision, qui met fin à la pénalisation de l’homosexualité à Maurice, représente un pas significatif vers l’égalité et la justice pour les individus LGBTQ+ de l’île.

L’article 250 du Code pénal mauricien, hérité de l’époque coloniale, avait été utilisé pendant de nombreuses années pour criminaliser et persécuter les hommes en raison de leur orientation sexuelle. En 1838, ce n’était pas un Mauricien, mais le gouvernement britannique, s’inspirant du code pénal français, qui avait décidé de criminaliser l’homosexualité. Cette loi répressive était donc un vestige direct de la période coloniale, rappelant sans cesse le mépris colonial envers les droits fondamentaux et la dignité de tous.

Aujourd’hui, la République de Maurice met fin à cette époque sombre où l’amour était considéré comme un crime. Cette victoire est le fruit de la persévérance et de l’engagement des militants, en particulier d’Abdool Ridwan Firaas Ah Seek, du collectif Arc-en-Ciel et du Human Dignity Trust, qui ont travaillé sans relâche pour mettre fin à une discrimination vieille de 185 ans.

Cependant, même si nous célébrons cette avancée, notre lutte pour la dignité et l’égalité est loin d’être terminée. Il est essentiel de noter que la dépénalisation de l’homosexualité n’est qu’un premier pas vers une société plus inclusive. De nombreux défis persistent.

À La Réunion, nous avons la chance de bénéficier de certaines avancées légales, telles que le PACS, le mariage pour tous et la reconnaissance de nos identités de genre. Cependant, l’association Requeer ne se repose pas sur ces acquis. La situation des personnes LGBTQI+ dans la région de l’océan Indien reste difficile, marquée par la discrimination, le harcèlement, la violence et la criminalisation.

Nous espérons que le nouveau Centre LGBTQI+ de l’Océan Indien offrira un espace sûr pour partager nos expériences de vie au-delà des frontières insulaires, établir des liens et œuvrer ensemble à un monde plus équitable et juste. La lutte pour l’égalité de toutes les personnes LGBTQI+ de la région se poursuit, et nous sommes déterminés à veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte. Ensemble, nous continuerons à progresser, à lutter et à célébrer les avancées vers un monde plus inclusif.

Voici un aperçu de la situation des personnes LGBTQIA+ dans notre région :
– Afrique du Sud : L’Afrique du Sud a été l’un des premiers pays à reconnaître le mariage pour tous en 2006, bien avant la France.
– Seychelles : La dépénalisation de l’homosexualité aux Seychelles ne remonte qu’à 2016. Cependant, l’homosexualité reste mal perçue, et les couples LGBTQ+ ne sont ni reconnus ni dotés de droits.
– Mozambique : La dépénalisation de l’homosexualité au Mozambique date de 2015. Malgré cela, l’homosexualité continue d’être mal perçue, et les couples LGBTQ+ ne bénéficient d’aucune reconnaissance ni de droits.
– Madagascar : L’homosexualité reste stigmatisée à Madagascar, avec des peines de prison pour des actes considérés comme « indécents ou contre nature ».
– Comores : L’homosexualité est punie pénalement aux Comores, pouvant entraîner jusqu’à 5 ans de prison.
– Kenya : L’homosexualité reste criminalisée au Kenya, même si les poursuites en vertu du Code pénal sont rares, les personnes LGBTQ+ font l’objet d’un harcèlement policier constant.
– Tanzanie : L’homosexualité est passible de la réclusion à perpétuité.
– Ouganda : En Ouganda, les personnes homosexuelles risquent la peine de mort.

Ces exemples mettent en évidence les différentes situations en matière de reconnaissance des droits des personnes LGBTQIA+ dans notre région, allant des pays progressistes à d’autres où la situation est particulièrement préoccupante. »

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1 commentaire

  • Zenfoutssa

    Les droits des invertis vont sauver le monde, faut l’savoir, hein !